Le Centre Hospitalier Bois de l’Abbaye (CHBA) dispose d’une unité de Soins Intensifs flambant neuve.

Sa conception architecturale et ses équipements sont parmi ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle.

Tout bénéfice pour les patients et leurs proches, mais aussi pour les 33 infirmières et les 9 médecins qui y travaillent au quotidien, jour et nuit.

L’an dernier, 680 personnes ont été hospitalisées aux Soins Intensifs du CHBA de Seraing. À l’instar des urgences, c’est un service lourd, où la vie ne tient parfois plus qu’à un fil ténu.

La surveillance médicale des patients y est donc continue.

L'unité de Soins Intensifs (USI) accueille soit des personnes entrées via les Urgences (60 %), soit des patients déjà hospitalisés et dont l’état se dégrade (40 %).

En concevant son nouveau service abrité au rez-de-chaussée, l’hôpital a pensé à tout. À commencer par une architecture en trèfle à trois feuilles, avec un poste de surveillance centrale pour une vision périphérique sur les chambres.

LA CRÈME DE LA TECHNOLOGIE

Les chambres, individuelles, font 25m2 : les lits de Soins Intensifs sont très larges, et il faut pouvoir s’activer à plusieurs autour du patient, avec du matériel parfois encombrant.

 

 

Chaque appareil porte un prénom : « Edward» mesure le débit cardiaque, « Oscar » est un échocardiographe, « Jennifer » gère la dialyse… «Pour humaniser le service », précise le Dr Manuel Quinonez. Aucun appareil au sol, afin de pouvoir nettoyer facilement et ne laisser aucune chance aux germes. Même les « perroquets » ont disparu : les potences sont remplacées par un bras robotisé qui dispense électroniquement toutes les médications du malade à sa gauche, côté « bras humide ». À droite, un deuxième bras articulé soutient les machines de surveillance cardiorespiratoire et la ventilation. Les lits peuvent supporter des patients pesants jusqu’à 250kg et sont garnis de matelas à la fois pneumatiques(anti-escarres) et à percussions (contre les sécrétions bronchiques dues à l’alitement). Le cadre du lit se gère électroniquement via un tableau de bord afin de pouvoir manipuler le patient, jusqu’à le redresser pour marcher, en toute ergonomie pour le personnel soignant. Enfin, le service flambant neuf dispose de son propre ascenseur en lien direct avec le bloc opératoire à l’étage supérieur. Rien n’a été oublié ! «Toute cette nouveauté facilite la gestion des patients, comme celle des équipes, précise le Dr Quinonez, Le rêve est devenu réalité, ce n’est pas une illusion… »

MÉDICAMENT & MATÉRIEL

Fini les perfusions dans des poches qui pendent à une potence ! Place à des seringues électroniques placées dans le bras-robot, qui affiche pour chaque médication, sur un écran numérique, son état d’avancement. Tous les traitements sont gérés dans le service même, avec une pharmacie qui lui est propre et qui, elle aussi, est gérée par informatique : il faut encoder le médicament sur ordinateur, avec un pass sécurisé, pour que le tiroir où il est stocké puisse s’ouvrir. La durée moyenne du séjour aux SI est de 5 à 8 jours, selon les pathologies, qui peuvent être cardiaques, respiratoires ou encore infectieuses. Les patients sont souvent sous ventilation artificielle assistée (intubation ou masque à oxygène). Leur débit cardiaque – paramètre important quand on est gravement malade – peut être mesuré en continu.

Autre technique dernier cri que l’on ne trouve encore nulle part ailleurs : les vitres des chambres s’opacifient automatiquement (par pixels) quand quelqu’un passe dans le couloir externe qui longe le service et qui permet aux familles d’accéder à leurs proches (2x1 heure par jour). Le butest de protéger l’intimité du patient. 

Les malades disposent aussi de la télévision, du Wifi, d’un port USB, d’une veilleuse de lecture et peuvent écouter de la musique diffusée dans la chambre. C’est important quand le séjour est long. De même, ils bénéficient de la lumière du jour et l’éclairage artificiel peut être tamisé pour les soins de nuit.

 

 

NOUVEAUX NUMEROS DE TELEPHONE

L'ouverture de ce nouveau plateau entraîne des changements au niveau des numéros de téléphone.

Voici les nouveaux numéros de contact:

  • Unité A : 04.385.30.70/71
  • Unité B : 04.385.30.80/81

 

Nous vous proposons cette fois de passer de l’autre côté du rideau et d’aller à la découverte des techniques qui permettent à l'Unité de Soins Intensifs (USI) d’être chauffée, climatisée, fournie en eau, en électricité, bref, toutes ces installations que personne ne voit jamais, excepté le personnel technique, mais sans lesquelles aucune Unité ne pourrait fonctionner.

Il convient préalablement de revenir sur la configuration de « l’extension ouest », laquelle comprend quatre plateaux, le premier, soit le niveau -2, étant dédié, pour 72%, à toutes les techniques nécessaires au fonctionnement de la cardiologie et de la cuisine centrale, ellemême située au deuxième niveau du bâtiment, soit le -1, le troisième niveau, soit le 0, lui, accueille l'Unité de Soins Intensifs ainsi que la toute récente Unité de Polysomnographie. Enfin, le quatrième niveau, le +1, est dévolu, pour 73%, aux techniques nécessaires au fonctionnement du troisième plateau, c’est-à-dire les soins intensifs et la polysomnographie.

L’intérêt de cet agencement est que chaque service est relié directement à son « plateau technique », en limitant au maximum les raccordements, les passages de câbles, tuyaux,… entre la cuisine et les soins intensifs. 

Lorsque l’on plonge dans les arcanes techniques de l’hôpital, ce qui interpelle immédiatement, c’est cette prévision de la situation de secours, cette évidence que le service technique a toujours voulu, dans la conception des installations techniques, prémunir l’hôpital et son extension de toute rupture dans la fourniture des énergies nécessaires à leur fonctionnement.

Le premier exemple nous amène à considérer les groupes de froid dédiés à la distribution d’eau glacée. L’extension « ouest » où se trouve l'USI ne pouvait être alimentée par les groupes de froid (système eau – eau) du bâtiment principal, lesquels sont situés au sous-sol de l’hôpital et leurs tours de refroidissement placées en toiture. Il a dès lors fallu concevoir de nouveaux groupes de froid, situés, eux, au niveau du parking du service technique (système eau – air) et dont le fonctionnement est plus efficient.

L’ingéniosité de cette réalisation réside dans la conception d’un système de liaison entre les circuits des deux installations, permettant à chaque système de groupes de froid, via deux casse-pressions de pourvoir en eau glacée, de manière indifférente et en fonction des besoins, soit le bâtiment principal soit l’extension de celui-ci.

Un autre aspect technique qui a dû être abordé est celui du chauffage. Le bâtiment principal est chauffé, et donc pourvu en eau chaude, grâce à une chaufferie constituée de trois robustes chaudières au gaz (en service depuis 1981 et n’ayant jamais sollicité de dépannage !). Le principe de sécurité prévalant toujours, seules deux chaudières fonctionnent simultanément et alimentent en chauffage le bâtiment principal, la troisième constituant une solution de dépannage, notamment lors de l’entretien d’une des deux autres. Aussi, la tuyauterie et le volume d’eau ont été prévus pour deux chaudières et non trois. Chauffer l’extension requérait donc des aménagements relativement à l’installation initiale. Plusieurs projets ont été envisagés, comme ajouter une quatrième chaudière, mais le problème de la section des tuyaux resurgissait, idem pour des chaudières plus puissantes en remplacement de celles existantes. Il a donc été convenu de réaliser une deuxième chaufferie, composée de deux nouvelles chaudières, une au gaz et une gaz – mazout (permettant un switch vers l’alimentation au mazout en cas de coupure de la distribution de gaz), plus petites mais de puissance similaire aux chaudières de la première chaufferie. La subtilité de cette nouvelle installation réside dans le fait qu’elle possède deux circuits séparés et un circuit commun car reliés entre eux par une cuve « casse pression », permettant d’envoyer l’eau aussi bien dans le bâtiment principal que dans l’extension. Surabondamment, lorsque les besoins sont moindres, en été, pour pallier une panne dans une des deux chaufferies, un seul circuit peut, grâce à ce système, alimenter les deux bâtiments et donc économiser l’énergie et préserver les chaudières.

La nouvelle chaufferie a évidemment nécessité une nouvelle distribution du gaz, venue se greffer à la distribution initiale par électrovannes, avec une nouvelle centrale de détection de gaz munie de détecteurs tout le long de la distribution, aussi bien au niveau des circuits des chaufferies que de celui des cuisines, et pilotant chaque électrovanne gaz pouvant couper la distribution du gaz circuit par circuit, en fonction du détecteur déclenchant. Il va de soi que les installations décrites ici n’auraient jamais pu voir le jour ni dans le bâtiment principal, ni dans l’extension, eu égard à la dangerosité de l’apport de telles quantités de gaz, nonobstant qu’elles jouissent de systèmes de sécurité performants.

La décentralisation de ces installations par rapport à l’extension a dès lors demandé que des circuits complémentaires, d’eau chaude, d’eau glacée, d’eau sanitaire, d’eau alimentaire, desservent l’extension. Des collecteurs ont ainsi été installés de manière à envoyer vers chaque circuit spécifique l’eau adéquate (eau glacée vers les batteries des groupes de ventilation, les doubles enveloppes des marmites de la cuisine, les bureaux et l’eau chaude vers les radiateurs et les installations de production d’eau sanitaires).

Les installations décrites supra ont pour fonction, entre autres, de refroidir ou de chauffer de l’eau, destinée, elle, à chauffer ou refroidir de l’air. Des groupes de ventilation ont donc été installés, lesquels filtrent et puis pulsent l’air, au niveau du sous-sol technique (-2) pour la cuisine (-1) et au niveau de l’étage technique (+1) pour le plateau des soins intensifs (0) et le bloc opératoire. Chaque partie du plateau possède son propre groupe de ventilation, à savoir l’unité A, l’unité B, la polysomnographie ainsi que la partie centrale. L’air ainsi pulsé devant ressortir, chacune de ces parties possède également un groupe d’extraction permettant, en plus d’extraire l’air vicié, de récupérer l’énergie de manière à la réinjecter vers les groupes de pulsion.

Autre énergie essentielle au fonctionnement du service, l’électricité. L’hôpital est alimenté par deux câbles haute tension de 15.000 volts. Un troisième, de plus petite section, fait office de réseau de secours. Ces câbles sont alors connectés à un premier disjoncteur, lui-même connecté à un jeu de barres en cuivre, puis à d’autres disjoncteurs et enfin reliés à cinq transformateurs. Ces derniers convertissent alors la haute tension en basse tension (400 volts). A partir du tableau général basse tension partent les alimentations électriques, par câbles et canalis, vers les plateaux des soins intensifs et des cuisines. La continuité de service est assurée par plusieurs réseaux secours alimentés par deux groupes électrogènes qui permettent de suppléer à raison de 15% la puissance installée. Les inverseurs de sources permettent de basculer sur des sources de secours en cas de défaillance de l’alimentation principale.

La conclusion est que la conception de l’extension a préalablement requis une réflexion en profondeur quant à la manière d’y acheminer toutes les techniques nécessaires à son fonctionnement, tout en partant d’une page blanche. En effet, si ces techniques existaient déjà pour le bâtiment principal, il convenait ici soit de s’en servir pour l’extension et de les adapter, soit d’en concevoir d’autres, parfois selon des procédés différents, mais toujours avec ce souci de ne pas hypothéquer le bon fonctionnement de l’ensemble des installations. Le service technique, tout en parvenant à surmonter cette gageure, est arrivé à renforcer et à assurer la continuité des différents réseaux techniques de notre institution de par les alternatives offertes en cas de panne ou de dysfonctionnement de l’un d’entre eux.