Journée mondiale contre l'obésité
Ce mardi 4 mars marque la Journée mondiale de lutte contre l’obésité, une maladie encore mal comprise mais en pleine progression comme l’attestent les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé : entre 1990 et 2022, le nombre d’adultes en surpoids a doublé et il a même quadruplé chez les enfants et les adolescents.
Des chiffres qui s’emballent
La Belgique apparaît comme un mauvais élève avec 18,6% des homme belges en situation d’obésité (16% au niveau mondial), un chiffre qui monte à 19% chez les enfants et adolescents de sexe masculin (contre 8% mondialement). Chez les petites filles et les adolescentes, on compte en Belgique 14,8% d’obèses, contre 8% là aussi au niveau mondial.
Bien que cette pathologie soit sous-diagnostiquée et insuffisamment traitée, la lutte contre l’obésité représente un défi sanitaire majeur à cause des nombreuses maladies graves qui peuvent en découler, notamment le diabète de type 2, les maladies cardio-vasculaires (qui sont avec les cancers l’une des deux principales causes de décès en Belgique) et les troubles du sommeil.
Les difficultés économiques parmi les causes de cette augmentation
Plusieurs facteurs expliquent l’augmentation du nombre de personnes obèses. Parmi celles-ci, il y a le manque de sensibilisation envers le grand public et les plus jeunes, le stress, la sédentarité mais aussi le coût d’une alimentation saine, plus élevé que les produits ultra-transformés.
Le Dr Bernard Geurde, Directeur médical du CHBA et Chirurgien digestif, aborde ce dernier point : « Historiquement, la malnutrition entraînait un sous-poids. Aujourd’hui, avec la montée du coût de la vie et l'accès limité à une alimentation de qualité, l’obésité est devenue un problème croissant, en Belgique comme dans le monde »
La diététicienne Patricia Caretta constate elle aussi qu’il est important de ne pas sous-estimer ce facteur économique : « En 2018, nous avions réussi à concevoir un repas équilibré pour 1,50 € par personne. Aujourd’hui, cela est devenu quasiment impossible ».
Le coût de l’alimentation représente donc un obstacle majeur à une nutrition saine et de qualité et un défi que de nombreuses familles doivent affronter au quotidien.
Une maladie complexe
L’obésité ne se résume pas à une alimentation excessive mais est une maladie chronique multifactorielle nécessitant un suivi pluridisciplinaire. La prise en charge a un rôle fondamental dans la construction de bases solides, en permettant au patient de modifier durablement ses habitudes alimentaires, sans se priver excessivement. Ce suivi nutritionnel doit s’inscrire dans un parcours de soins multidisciplinaire impliquant :
- Le médecin traitant qui reste la personne référente pour le dépistage et le suivi, celui qu’il faut contacter en cas de problème de surpoids
- Les diététiciens pour une accompagnement nutritionnel adapté, sans frustration
- Les psychologues pour un soutien face aux troubles alimentaires et émotionnels
- Les endocrinologues et nutritionnistes pour un suivi médical approfondi
- Les chirurgiens en cas de nécessité d’une intervention bariatrique
Le Centre Hospitalier Bois de l’Abbaye adopte cette approche globale et personnalisée.
Et vous, où en êtes-vous ?
Le surpoids et l’obésité sont définis par des critères liées à l’Indice de Masse Corporelle (IMC), parfois connu sous l’abréviation anglaise BMI (Body Mass Index). Nous vous expliquons ici comment le calculer :
Si vous êtes en situation de surpoids ou d’obésité, prenez contact avec votre médecin traitant pour envisager avec lui les meilleures options afin d’adopter un mode de vie plus sain, réduire durablement votre poids et ainsi diminuer les risques de développer différentes maladies à l’excès pondéral.