Dans le cadre de la réforme du financement des hôpitaux et du paysage hospitalier, la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé Publique a lancé, en mai 2016, un appel à candidature pour des projets pilotes visant les hospitalisations à domicile (HAD).

Le protocole HAD définit les règles et modalités de mise en oeuvre, de suivi et de fin d’un processus HAD ayant trait à un traitement de type antibiothérapie par voie intraveineuse (ATB) et/ou Hématooncologique (HO).

Le démarrage était initialement prévu le 1er juillet 2017 pour une période de 2 ans (il a été postposé au 1er janvier 2018). En mars 2017, 12 projets ont été rentrés, 5 en Wallonie, 5 en Flandre, 2 à Bruxelles.


Seules deux institutions hospitalières ont rentré la variante 1 et 2 c'est-à-dire HAD antibiothérapie par voie intraveineuse (ATB) et Hémato-oncologique (HO) : l'hôpital Erasme et le CHU de Liège. La coordination de ce projet s'effectue donc au CHU de Liège avec les participants suivants : le CHR Verviers East Belgium, la Clinique André Renard, le CHR Citadelle, le CHR de Huy et le CHBA.

Pour bénéficier d'une hospitalisation à domicile, le patient doit respecter une série de critères dont voici quelques exemples non exhaustifs :

  • Présence d'une ligne téléphonique disponible au domicile
  • Un moyen de locomotion pour revenir à l’hôpital ou chez le médecin traitant
  • Respect des conditions de conservation des médicaments chez le patient
  • Etc.

L’administration des 2 premières doses se fait dans un cadre hospitalier en vue d’une meilleure gestion des complications éventuelles.

En terme financier, l'objectif est qu'il n'y ait pas de coûts supplémentaires pour le patient.

EN PRATIQUE

Au CHBA, l’équipe HAD est composée du Dr Myriam Turkova (suppléant le Dr Viviane Gonissen), Léa Berger (suppléant Barbara Gavage), Stéphanie Duchesne (suppléant Véronique Bertrand). Alain Compère accompagne tous les intervenants dans le projet. Le Dr Degives représente notre Institution auprès de la cellule de coordination générale.

C'est le médecin hospitalier qui décide si le patient est éligible pour l'HAD. Pour ce faire, il doit compléter une check-list qui comprend de nombreux éléments. Parmi ceux-ci on retrouve entre autres : l'accord du patient, un état clinique stable, une antibiothérapie IV devant se poursuivre pour encore 5 jours au moment de la sortie, pas d’alternative orale existante, etc. Si le patient répond aux critères, il contacte le Dr Turkova qui établira le traitement en accord avec son confrère. Remarque : il existe une liste précise des antibiotiques que l'on peut prescrire et la délivrance est cadrée : maximum deux administrations par jour, temps de perfusion limité à 30 minutes.

L'utilisation d'une pompe à perfusion est possible pour une administration en 24 heures.

 

 

 

 

  

 

L'équipe HAD : Dr Myriam Turkova, M. Alain Compère, Dr Viviane Gonissen, Mmes Stéphanie Duchesne et Léa Berger

RÔLE DE LA COORDINATRICE

Elle récupère la demande du médecin hospitalier, se rend dans l'unité de soins où le patient est hospitalisé et rencontre l'infirmière en chef. Ensuite, elle rencontre le patient afin de lui remettre une brochure et l'informer des modalités pratiques et financières de cette organisation des soins ainsi que de la procédure à suivre en cas de problème. Le patient doit alors s'engager en signant un consentement éclairé qui reprend une série d'informations et obligations, parmi lesquelles : 

  • Disposer d’un téléphone portable ou fixe qui lui permette d’appeler la cellule de coordination de ses soins à domicile
  • Etre présent à son domicile au moins 1 heure avant l’heure prévue du rendez vous avec l’infirmier(e) de soins à domicile et attendre son passage (même en cas de retard)
  • Assurer chaque jour ses soins d’hygiène corporelle, avec aide si nécessaire
  • Assurer l’hygiène correcte des pièces de vie du domicile, avec aide si nécessaire
  • Respecter les recommandations sur les températures de conservation des médicaments
  • Disposer d’un moyen de locomotion avec chauffeur (famille, ami, voisin, taxi,...) pouvant le conduire à la demande chez son médecin traitant et/ou à l’hôpital si nécessaire
  • Etre quotidiennement en contact avec une personne de confiance
  • Communiquer le numéro de téléphone portable ou fixe de cette personne de confiance à la coordination des soins à domicile
  • Respecter le traitement, les soins ainsi que les examens prescrits par son médecin, notamment les rendez-vous médicaux d’évaluation.

Lorsque le patient a signé le document, la coordinatrice contacte alors le médecin traitant afin d'obtenir son accord. Elle poursuit en contactant une structure de soins à domicile. Le patient a le libre choix de son infirmière; toutefois il est impératif que celle-ci soit formée à la manipulation et l'entretien de la voie d'abord veineuse (Picc-line ou PAC).

NB : si le patient ne possède pas d'abord veineux central, l'infirmière coordinatrice organise la mise en place d'un Piccline en collaboration avec l'équipe d'imagerie médicale. La coordinatrice se rend alors à la pharmacie avec la prescription établie par le médecin coordinateur afin d'y faire préparer le "kit" qui sera remis au patient lors de son départ. Outre les perfusions et l'antibiotique, il comprend une série de dispositifs médicaux qui permettront à l'infirmière à domicile d'effectuer ses soins.

LE SUIVI

Le patient doit revenir en consultation chaque semaine chez le Dr Turkova afin de s'assurer du bon déroulement du traitement. Elle prend aussi connaissance des données enregistrées par l'infirmière à domicile ou le médecin traitant sur un document que nous avons mis à leur disposition. L'infirmière coordinatrice contrôle la voie veineuse et remet au patient un nouveau kit pour la semaine.

FIN DE L'HAD

Le patient a la possibilité de mettre fin à tout moment à l'HAD s'il le désire et donc de revenir à l'hôpital. S'il rencontre un problème, la marche à suivre est expliquée dans la brochure qui lui a été remise.

Au terme du traitement, le patient revient à l'hôpital afin que le Picc-line lui soit retiré. Le médecin coordinateur rédige alors un rapport dont une copie sera adressée au médecin traitant. L'infirmière coordinatrice se charge alors de récupérer l'enquête de satisfaction du patient et des prestataires.

Ce projet a été officiellement présenté le mercredi 9 mars aux collaborateurs de l'Institution ainsi qu'aux nombreux médecins traitants présents.

Le 14 mars, nous avions notre premier patient qui nous a déjà exprimé toute sa satisfaction pour la prise en charge dont il a pu bénéficier, et qui lui aura permis de rentrer 15 jours plus tôt à la maison ... !